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Chaire KAWABATA - ASSOCIATION FRANCE JAPON
12 janvier 2019

CONFERENCE DU 26 JANVIER 2019, 14H30 : "LITTERATURE D'OKINAWA..." N.MOLLARD, BIBLIOTHEQUE NUCERA, NICE

Conférence du 26 janvier 2019, 

"Littérature d'Okinawa : une créolité japonaise"

par Nicolas MOLLARD,

Maître de Conférences, Faculté des Langues, Lyon

à 14H30, Auditorium Bibliothèque Nucera, Nice

 

...

Panorama de la littérature à Okinawa (1)

 

La littérature des Ryûkyû (XVI-XIXe s.)

Les élites au service de la monarchie des Ryûkyû pouvaient s’exprimer et écrire parfois en chinois parfois en japonais. Dès le Moyen-Âge, des immigrés du Fujian servirent d’intermédiaires avec la Chine et constituèrent un centre d’enseignement du chinois à Naha. Les missions diplomatiques régulières à Pékin nécessitaient en outre une implantation sur le continent : un comptoir ryukyuan se développa à Fuzhou, où de nombreux étudiants vinrent se former auprès d’érudits chinois. Le même rôle diplomatique incomba à des moines japonais à partir du XVIe siècle. Puis, après l’invasion de Satsuma en 1609, la principauté entretint un magistrat à Naha, tandis que des élites de la cour furent formées à Kagoshima, où un comptoir ryukyuan servait de point de liaison. Le fort contrôle de Satsuma sur Shuri dans les décennies qui suivirent l’invasion explique pourquoi la première histoire royale fut d’abord écrite en japonais (Chûzan seikan, 1650). Mais à mesure que le confucianisme regagna en influence au sein du pouvoir durant le XVIIIe siècle, elle fut réécrite en chinois et complétée à plusieurs reprises (Chûzan seifu, 1701, 1725, Kyûyô 1745).

ill1 omoro 1710 Page d’un manuscrit de 1710 du recueil de chants omoro composés entre 1531 et 1623

en langue ryûkyû transcrite hiragana. (Bibliothèque de l’université des Ryûkyû)

 

Les lettrés ryukyuans laissèrent aussi un certain nombre d’écrits qui témoignent de leur maîtrise du chinois ou du japonais dans le domaine des arts, des lettres ou de l’érudition. Il existe néanmoins quelques exemples de langue ryûkyû écrite à l’époque prémoderne. Mais faute de système d’écriture propre, elle fut toujours transcrite avec les syllabaires japonais. C’est le cas des recueils d’omoro, des chants rassemblés entre 1531 et 1623, dont l’origine est vraisemblablement liturgique. Ou encore, à partir de l’époque d’Edo, de formes artistiques spécifiques aux Ryûkyû : le théâtre kumiodori ou la poésie ryûka, qui est une adaptation du waka japonais (5-7-5-7-7) selon un rythme propre (8-8-8-6) et en langue autochtone.

Texte de N. Mollard

 

 

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