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Chaire KAWABATA - ASSOCIATION FRANCE JAPON
15 janvier 2017

BIBLIOTHEQUE NUCERA, NICE, SAMEDI 28 JANVIER 2017, 14H30, CONFERENCE DE M. FRANCOIS MACE "LE KOJIKI"

Du mythe au roman

 

Le règne de Tarashi nakatsu hiko (Chûai)

Texte, traduction de F. Macé, version de travail.

 

 

 

La grande épouse, sa majesté la princesse Okinagatarashi, était à cette époque possédée par des dieux. Un jour que le souverain se trouvait au palais de Kashihi en Tuskushi pour attaquer le pays des Kumaso, il joua de la cithare, le grand ministre Takeuchi no Sukune se tenait dans la cour de sable et cherchait à connaître la volonté des dieux. Alors, la grande épouse fut possédée, ayant reçu les paroles qu’on lui dictait, elle proclama : « À l’ouest, il y a un pays. À commencer par l’or et l’argent, s’y trouve de nombreux et divers d’objets précieux et rares qui étincellent. Je vais maintenant te le donner pour que tu le soumettes. » À cela, le souverain répondit : « Quand je gravis une hauteur et que je regarde vers l’ouest, je ne vois nulle terre. Il n’y a que la vaste mer. »   Pensant qu’il s’agissait d’un dieu qui disait des faussetés, il repoussa sa cithare, cessa de jouer et se tint silencieux. Cela faisant, le dieu en grande colère proclama : « Ce royaume n’est plus un pays que tu puisses gouverner. Tu te dirigeras sur l’unique chemin. » Alors, le grand ministre Takeuchi no Sukune prit la parole : « Crainte et respect, Majesté, mais je vous en prie, veuillez jouer encore de votre cithare. »  [Le souverain] rapprocha alors lentement  sa cithare et se mit à jouer sans conviction. Il ne jouait pas depuis longtemps qu’on n’entendit plus le son de sa cithare. Aussi on éleva une lumière et quand on regarda, il était déjà mort. Stupéfait et empli de crainte, on le déposa donc dans le palais funéraire. De plus, on rassembla les grandes offrandes dans tout le pays, on rechercha les divers maux tel que l’écorchage à vif, l’écorchage à l’envers, la destruction des diguettes, le comblement des rigoles, le dépôt d’excréments, l’union avec une mère et sa fille, l’union avec une vache, avec une poule, une chienne et on accomplit la grande purification du Pays.

 

A suivre

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