"LE JAPON SOUS L'OBJECTIF DE NICOLAS BOUVIER" CONFERENCE DU 27 AVRIL 2019 14H30 BIBLIOTHEQUE NUCERA NICE
"LE JAPON SOUS L'OBJECTIF DE NICOLAS BOUVIER"
PAR JULIEN BEAL
CONFERENCE DU 27 AVRIL 2019 14H30
BIBLIOTHEQUE NUCERA NICE
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"LE JAPON SOUS L'OBJECTIF DE NICOLAS BOUVIER"
(suite du texte)
Beaucoup de clichés sont liés à la route dans l’Usage du monde, au déplacement (comme ceux de la Fiat Topolino de facto absente au Japon). Il y a moins de clichés de ce type au Japon où Bouvier
se sédentarise en quelque sorte bien qu’il effectue quand même quelques voyages[1] : la célèbre route du Tôkaidô 東海道 notamment qu’il sera l’un des derniers occidentaux à emprunter à pied avant son urbanisation et Hokkaidô 北海道 ainsi que le cap Kyôga. N’oublions pas qu’en général, au Japon, à part quelques excursions en compagnie de son épouse Eliane, Bouvier ne voyage pas avec un proche comme Thierry Vernet qui était dessinateur et photographe. Il n’est pas forcément seul mais il partage moins la vision des choses, ses photos sont donc potentiellement plus personnelles.
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Mais le premier sujet de Bouvier, qu’il soit photographe nomade ou sédentaire, c’est le visage. Bouvier parle de cadeau, de don de celui ou celle qui offre son visage à l’objectif. Il y a dans les clichés japonais de nombreux portraits avec des visages souvent très expressifs présentant des moments de vie, d’émotions (gourmandise culinaire, transe, jeu d’enfants etc…). Pour faire un portrait de qualité, Bouvier pense que le photographe doit s’effacer devant son sujet[1] et il le fait à merveille. Il considère d’ailleurs qu’en Asie, photographier un visage est plus simple car celui-ci est assumé avec plus de naturel.
[1] « Il faut laisser monter les émotions, les visages se remplissent » écrit-il (cité par François Laut dans Nicolas Bouvier, L’œil qui écrit, op cit., page 190).
A suivre...
Texte de Julien Béal,
Université Côte d’Azur,
Centre Transdisciplinaire et Epistémologique de la Littérature et des arts vivants