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Chaire KAWABATA - ASSOCIATION FRANCE JAPON
24 janvier 2019

Conférence sur la littérature d'Okinawa, le 26 janvier 2019, 14h30 auditorium de la Bibliothèque Nucera, par N.Mollard

Bibliographie

Nicolas Mollard qui présentera la conférence "Littérature d'Okinawa:une créolité japonaise"ce samedi 26 janvier à 14h30 vous a conseillé de lire deux auteurs d’Okinawa : Medoruma Shun (né en 1960) et Matayoshi Eiki  (né en 1947) ainsi que l’auteur japonais Yoshimura Akira. Nous avions déjà évoqué antérieurement Medoruma, j’espère que ces quelques extraits vous inciteront à lire les deux auteurs suivants :

Akira Yoshimura, Mourir pour la patrie, Actes Sud, 2014  pour la traduction française

C’est la vie de Shinichi Higa, soldat de deuxième classe de l’armée impériale durant la poignante bataille d’Okinawa. Il a 14 ans, un visage d’enfant. Il doit retrousser les manches de sa vareuse et les jambes du pantalon car il n’y en avait pas à sa taille. Il fait partie de l’unité  Fer et  Sang pour l’Empereur, c’est un homme!

« La préfecture d’Okinawa est un chapelet d’îles, petites et grandes, à huit cents kilomètres au sud-ouest  de Kagoshima. Elle peut paraitre isolée. Mais si ces îles qui font partie du Japon tombaient aux mains de l’ennemi, cela mettrait sans nulle doute en péril les grandes îles japonaises que les gens d’Okinawa appelaient le Yamato.

Ce nom avait pour Shinichi une résonnance mystique, presque abstraite.Comme il n’y était jamais allé, il n’avait jamais vu l’endroit où vivait Sa Majesté l’empereur ou le sublime mont Fuji. Le Yamato subissait déjà les bombardements de l’ennemi. Ses habitants seraient informés sans tarder d’une attaque contre Okinawa. Ils ne manqueraient pas de suivre de près le combat de leurs frères et attendraient beaucoup d’eux ;

-Je suis japonais et j’ai à présent une chance unique de montrer à mes compatriotes ce dont, nous les habitants d’Okinawa, sommes capables. Moi aussi en tant que soldat de l’empire, je veux accomplir de glorieux faits d’armes et mourir au combat pour que mon âme soit honorée au sanctuaire du Yasukuni. »

L1240124Château de Shuri, Okinawa, Cliché C.F. 2018

 

Matayoshi  Eiki, Histoire d’un squelette, Editions Philippe Picquier, 2006 pour la traduction française

Roman développant une intrigue prenante dans le domaine de l’archéologie et drolatique concernant la mise en place d’un musée local. Très intéressant il permet d’apprendre beaucoup de choses sur l’ancien royaume du Ryûkyû avec une fine évocation de la bataille d’Okinawa, et une succulente étude sociologique de la population okiwaïenne et japonaise  d’après-guerre.

 « -cela fait des dizaines d’années que ces gens-là agitent toujours le même drapeau, que la guerre a été une tragédie pour Okinawa et ainsi de suite. En réalité c’est juste une tactique.Ils en tirent partie pour attiser les frictions entre Okinawa et la métropole.

-Mais qu’a été la guerre pour Okinawa, sinon une ignoble tragédie ? La population sans défense s’est fait massacrer par l’armée américaine, et par l’armée japonaise par-dessus le marché.

-De quel droit les jeunes d’aujourd’hui, qui ne connaissent que la liberté et l’insouciance, peuvent ils juger les jeunes soldats japonais, qui se sont retrouvés pris comme des rats sur cette petite île, encerclée par une armée américaine d’une puissance supérieure à tous points de vue ? »

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