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Chaire KAWABATA - ASSOCIATION FRANCE JAPON
14 février 2018

A NOTER LA CONFERENCE DU 24/02 A 14H30, BIBLIOTHEQUE NUCERA NICE, PAR G.PELOUX "COMPRENDRE LE JAPON PAR SA LANGUE"

Gérald PELOUX

Agrégé de langue et civilisation japonaises

Maître de conférences en civilisation japonaise  (Université de Cergy-Pontoise)

 

invité par l'Association France-Japon Chaire Kawabata

présentera une Conférence le 24 février 2018, Auditorium de la Bibliothèque Nucera, Nice à 14h30

 

"Comprendre le Japon par sa langue : histoire et spécificités de la langue japonaise"

( Entrée libre dans la mesure des places disponibles)

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Le fantasme de la langue japonaise

 

 

Du fait que la langue japonaise soit un isolat et du fait qu’elle présente une apparence complexe et beaucoup moins homogène que le chinois, elle a été l’objet de très nombreux fantasmes : langue du diable, complexité qui en ferait une langue impossible à apprendre pour un non-japonais. Un autre discours tenu à son propos est celui d’une langue imprécise, floue, incapable d’exprimer des concepts clairs. Voilà ce qu’écrit le philosophe Roland Barthes dans le chapitre « La langue inconnue » à propos du japonais dans son célèbre ouvrage L’Empire des signes (1970) :

 

"Ainsi, en japonais, la prolifération des suffixes fonctionnels et la complexité des enclitiques suppose que le sujet s’avance dans l’énonciation à travers des précautions, des reprises, des retards et des insistances dont le volume final (on ne saurait plus alors parler d’une simple ligne de mots) fait précisément du sujet une grande enveloppe vide de la parole, et non ce noyau plein qui est censé diriger nos phrases, de l’extérieur et de haut, en sorte que ce qui nous apparaît comme un excès de subjectivité (le japonais, dit-on, énonce des impressions, non des constats) est bien davantage une affaire de dilution, d’hémorragie du sujet dans un langage parcellé, particulé, diffracté jusqu’au vide. […] Ou encore, d’une façon plus radicale, puisqu’il s’agit de concevoir ce que notre langue ne conçoit pas : comment pouvons-nous imaginer un verbe qui soit à la fois sans sujet, sans attribut, et cependant transitif, comme par exemple un acte de connaissance sans sujet connaissant et sans objet connu ?"

Image 4

Manuel scolaire de langue japonaise d’avant-guerre (1ère année de primaire)

A suivre...

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